Le modèle SAMR

Le modèle SAMR, développé par Ruben Puentedura, est un cadre théorique utilisé pour intégrer la technologie dans l’enseignement. SAMR est un acronyme pour les quatre niveaux de cette intégration, qui sont :

Substitution : La technologie agit comme un substitut direct, sans changement fonctionnel. Par exemple, utiliser un traitement de texte pour écrire un texte au lieu d’utiliser papier et crayon.
Augmentation : La technologie agit comme un substitut direct, mais avec des améliorations fonctionnelles. Par exemple, utiliser un traitement de texte qui propose également des vérifications orthographiques et grammaticales.
Modification : La technologie permet de modifier significativement la tâche. Par exemple, les élèves utilisent un logiciel de publication pour créer des journaux collaboratifs qui intègrent divers médias (texte, images, vidéo).
Redefinition : La technologie permet de créer de nouvelles tâches, précédemment inconcevables. Par exemple, les élèves participent à un projet collaboratif avec des étudiants d’autres pays en utilisant des outils de communication en ligne et des plateformes d’échange d’informations.

Ce modèle aide les éducateurs à réfléchir sur la manière dont ils utilisent la technologie pour non seulement améliorer les pratiques pédagogiques existantes mais aussi pour transformer l’apprentissage et encourager des expériences plus riches et plus engagées.

Un exemple d’intégration : La dictée

La dictée dite traditionnelle telle que nous la connaissons. L’enseignant lit le texte et les élèves écrivent. Puis on corrige de manière collective ou dans le cadre d’une évaluation, l’enseignant corrige la dictée.

Un article de l'INA sur la dictée traditionnelle

L’arrivée des ordinateurs transforme déjà les habitudes dans les années 80. L’ordinateur parlant « dictée magique » a été conçu spécialement pour les enfants pour leur permettre tout en s’amusant d’enrichir leur vocabulaire et d’apprendre l’orthographe.

L’ordinateur se substitue à l’enseignant dans l’activité.

Un article de l'INA sur la dictée magique

L’arrivée des logiciels de traitement de texte et des correcteurs orthographiques intégrés permet un retour immédiat (feedback) aux élèves. Ils n’ont plus besoin d’attendre la correction pour savoir qu’ils ont fait une erreur. Le numérique vient améliorer, augmenter les outils et démarches traditionnels dans l’activité.

La twictée est un dispositif collaboratif d’enseignement et d’apprentissage de l’orthographe. Il met en relation des classes francophones qui échangent de courtes dictées et des règles de correction produites par les élèves, grâce à l’utilisation d’un outil de microbloggage (Twitter essentiellement). Cette situation est à mi-chemin entre la modification et la redéfinition de l’activité. Le numérique permet de modifier l’activité en permettant la collaboration entre pair dans une dynamique de partage de connaissances.

Une vidéo présentant le dispositif

Le déploiement de l’ENT dans les écoles polynésiennes ouvre un panel de possibilités quant à l’usage du numérique dans les classes. Dans le cadre de la redéfinition d’une activité aussi courante que la dictée, il est tout à fait envisageable de demander aux élèves de produire eux-mêmes un texte en y rajouter différents contenus multimédias pour aider, expliquer, partager des connaissances et diffuser ces dictées dans le cadre d’un projet commun entre différentes écoles. Comme twitter pour la twictée, l’ENT serait un support de communication de ces productions.